Différences sexuelles de QI

Philippe Gouillou - 27 Décembre 2023 - MàJ : 9 mars 2024 -https://douance.org/qi/lynn-2021-differences-sexuelles-qi.html
Synthèse du dernier livre de Richard Lynn (Sex Difference in Intelligence : The Developmental Theory, 2021) : à l'âge adulte les hommes ont 4 points de QI de plus que les femmes. Rien qu’avec cette différence de Moyenne, sans même prendre en compte les différences sexuelles d’Écart-Type, il y a 2,5 fois plus d’hommes que de femmes THQI.

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SOMMAIRE :Synthèse — Commentaires — Complément — Traduction de la présentation de l'Éditeur  — Références — Liens — Historique des modifications  — Notes

Synthèse

Dans son dernier livre (rappel : il est décédé le 17 juillet 2023 à l'âge de 93 ans), Sex Differences in Intelligence - The Developmental Theory, Richard Lynn développe et fonde les idées qu'il avait présentées dans un article du même nom publié dans Mankind Quaterly en 2017.

Comme le cerveau des hommes est 12% plus volumineux que celui des femmes et le QI est corrélé avec la taille du cerveau, le QI des hommes devrait être plus élevé que celui des femmes d'environ 4 points. Or, depuis le début du XXe siècle, le discours général est qu'il n'y a pas de différence sexuelle, malgré le fait qu'aucune explication de cette contradiction ait été trouvée. Richard Lynn montre que les études ont bien trouvé une différence sexuelle, mais que celle-ci varie en fonction de l'âge, aussi il propose la "Théorie du Développement" :

"chez les enfants de moins de 4 ans, les filles ont une intelligence moyenne supérieure à celle des garçons ; de 6 à 15 ans, les différences d'intelligence entre les sexes sont faibles ou inexistantes, tandis qu'à partir de 16 ans, les hommes commencent à avoir une intelligence moyenne supérieure à celle des femmes et atteignent un avantage de 4 à 5 points de QI chez les adultes âgés de 21 ans et plus."
Lynn (2021)1

Sur les différents tests de Wechsler, en Écart-Types  :

Δ en σ Age QI QI Verbal QI Perf.
WPPSI 4 à 6 ans 0,05 -0,01 0,09
WISC 6 à 16 ans 0,12 0,16 0,01
WAIS Adultes 0,24 0,25 0,16

Soit en points de QI Standard (M = 100 ; σ = 15) :

Δ en points Age QI QI Verbal QI Perf.
WPPSI 4 à 6 ans 0,75 -0,15 1,35
WISC 6 à 16 ans 1,80 2,40 0,15
WAIS Adultes 3,60 3,75 2,40

Richard Lynn considère que cette différence provient à la fois du Facteur Général d'Intelligence (g) et de facteurs spécifiques, mais note qu'on y retrouve les différences de vitesse de conduction nerveuse :

Reed & Jensen (1992) ont montré que la vitesse de conduction nerveuse est associé à l'intelligence avec une corrélation de 0,37.
Ce résultat a été confirmé par Reed, Vernon & Johnson (2004), qui ont également rapporté que les hommes ont un temps de conduction nerveuse significativement 4 pour cent plus rapide que les femmes. Ils suggèrent que cet avantage masculin est attribuable à la myélinisation et à la taille des axones plus importantes chez les hommes et à l'augmentation plus rapide de la matière blanche dans le cerveau masculin au cours de l'adolescence, comme l'ont montré Giedd, Blumenthal, Jeffries et al. (1999) et comme l'ont confirmé De Bellis, Keshavan, Beers et al. (2001)."
Lynn (2021)2

Il signale également que cette différence sexuelle est plus faible dans les populations d'origine africaine (à plus bas QI moyen) que dans les populations d'origine européenne3 :

L'écart entre l'intelligence moyenne des garçons et celle des filles est plus important chez les Européens que chez les Africains subsahariens. C'est ce qu'ont montré Jensen et Johnson (1994), qui ont indiqué que chez les Blancs âgés de 7 ans, les garçons avaient un QI WISC supérieur de 1,1 à celui des filles, mais que chez les Noirs, les filles avaient un QI supérieur de 0,6 à celui des garçons. Cette différence a été confirmée par Meisenberg (2009), qui a indiqué que chez les jeunes de 20 et 21 ans, l'avantage des hommes blancs était de 0,356d, alors que celui des hommes noirs n'était que de 0,10d. La différence a été confirmée par Nyborg (2015) qui a rapporté un avantage féminin de 0,30d sur g chez les jeunes noirs de 16-17 ans et un avantage masculin de 0,24d chez les blancs. La même différence a été signalée pour la capacité de résolution de problèmes mathématiques, soit 0,23d pour les Noirs et 0,41d pour les Blancs dans la méta-analyse de Hyde, Fennema & Lamon (1990). Conformément à ces résultats, Rushton (1992) a indiqué que la différence de taille du cerveau entre les hommes et les femmes est plus importante chez les Blancs que chez les Noirs. Il a indiqué que pour les militaires enrôlés, la différence de volume cérébral entre les hommes et les femmes était de 204 cm3 chez les Blancs et de 189 cm3 chez les Noirs, et que pour les officiers, elle était de 210 cm3 chez les Blancs et de 197 cm3 chez les Noirs.
Lynn (2021)4

Les chapitres 10 et 11 sont consacrés aux capacités spécifiques, d'abord celles où les hommes sont avantagés (chap. 10)5 :

10a. Raisonnement abstrait (non verbal)
10b. Raisonnement verbal
10c. Capacité numérique et mathématique
10d. Arithmétique mentale
10e. Arithmétique écrite
10f. Capacités spatiales
10g. Capacité de raisonnement mécanique
10h. Connaissances générales
10i. Précision des lancers
11a. Capacité verbale

Ensuite celles où les femmes le sont (chap. 11)6 :

11b. Fluidité verbale
11c. Capacité à parler une deuxième langue
11d. Mémoire visuelle et mémoire de l'emplacement des objets
11e. Aptitude à l'orthographe
11f. Vitesse de perception et de traitement
11g. Capacité de lecture et de compréhension
11h. Mémoire épisodique
11i. Capacité d'écriture
11j. Motricité fine
11k. Mémoire immédiate
11l. Vocabulaire
11m. Cognition sociale et intelligence émotionnelle

Et le dernier paragraphe du livre est :

"Les implications de la conclusion selon laquelle les hommes commencent à avoir un QI moyen plus élevé que celui des femmes à l'âge de 16 ans et que cet avantage augmente jusqu'à 4 points de QI à l'âge adulte ont été explicitées par Helmuth Nyborg (2017) : "Il n'est plus scientifiquement acceptable d'écrire dans les manuels généraux et les publications spécialisées qu'il existe une différence NULLE entre les sexes en matière d'intelligence générale" et il ajoute que les hommes ont une distribution de l'intelligence plus large que celle des femmes, produisant environ 20 femmes et 80 hommes avec un QI de 145 et plus. Pris ensemble, il suggère que ces deux avantages masculins pourraient expliquer, au moins en partie, pourquoi "les hommes, tout au long de l'histoire, ont eu tendance à dominer dans la politique, la guerre, les échecs, la composition musicale, les mathématiques, la science, les affaires et d'autres domaines exigeant un brillant intellectuel".
Lynn (2021)7


Commentaires

La difficulté de la question est que les tests peuvent être étalonnés de façon à masquer les différences sexuelles : comme un test est composé de plusieurs subtests et que ceux-ci montrent des différences sexuelles connues, il est facile de choisir des subtests qui se compensent. Un test de QI a pour objectif de mesurer g mais il ne peut le faire qu'indirectement, par ses manifestations, on ne sait pas créer un test 100% g qui résoudrait cette difficulté. Malgré cela, les très nombreuses études citées par Lynn montrent bien une différence sexuelle, qui correspond à celle qu'il avait prédite à partir des différences de taille du cerveau.

En prenant uniquement en compte cette différence de Moyenne de 4 points, on trouve comme différences (voir : Douance : La Courbe en Cloche : ce qu'il faut savoir) :

QI 100+ (QI moyen) 115+ (+1σ) 130+ (+2σ) 145+ (+3σ) 160+ (+4σ)
Hommes 1/2,0 1/6 1/44 1/741 1/31 559
Femmes 1/2,5 1/10 1/85 1/1 836 1/100 729
Ratio 1,25 1,5 1,9 2,5 3,2

Lecture : 1 homme / 741 et 1 femme / 1 836 montrent un QI égal ou supérieur à 145, donc 2,5 fois plus d'hommes que de femmes atteignent ou dépassent ce niveau

Soit en graphique8 :

center twothird fullsm

Or ces ratios sont accrus par le plus grand Écart-Type des QI des hommes (il y a plus d'hommes que de femmes aux extrémités), que Richard Lynn ne développe pas dans le livre (voir le commentaire de Pierre de Tiremont dans Complément ci-après). En prenant en compte uniquement une différence d'Écart-Type de 1, chiffre usuellement cité (rem : avec une Moyenne de 104, le ratio cité par Nyborg (2017) de 80 hommes pour 20 femmes à plus de 145 correspond à une différence d'Écart-Type de 0,8 : 14,6 et 15,4), le graphique devient :

center twothird fullsm

Et en intégrant les deux, c'est-à-dire en prenant en compte à la fois une différence d'Écart-Type de 1 et une différence de Moyenne de 4 :

center twothird fullsm

On remarque que cette différence de Moyenne de seulement 4 points engendre une forte sur-représentation des hommes parmi les hauts QI et suffit à empêcher la différence d'Écart-Type d'expliquer leur sur-représentation parmi les bas QI.

Ces chiffres sont bien sûr à rapprocher de ceux des études supérieures, où en moyenne 60% des diplômés sont des femmes (avec de profondes variations selon les spécialités) et dont la féminisation se poursuit (voir : Billet Éco 19 : L'éducation est-elle la clé de demain ?), et de la volonté de "quotas de femmes" aux postes les plus élevés des entreprises.


Complément

En complément, voir la synthèse du livre de Lynn par Pierre de Tiremont (celui-là même qui avait expliqué l'effet Woodley) : La femme est-elle l’égale de l’homme ? Quatre points d’écart de QI selon Richard Lynn

Extrait :

"Et la plus grande variabilité des hommes ?
Dans son dernier ouvrage, Richard Lynn ne fait pas grand cas de l’hypothèse selon laquelle les hommes feraient montre d’une plus grande variabilité quant à l’intelligence. L’une des raisons à cela, probablement, est qu’une méta-analyse qu’il a conduite avec Paul Irwing en 2005[15] ne trouvait pas de plus grande variabilité masculine dans les résultats aux matrices de Raven – c’est même l’inverse qui a été trouvée, les femmes étaient plus variables ! Cependant, il conclut son étude en précisant que l’hypothèse est peut-être juste et qu’il n’a pas été en mesure de la vérifier, car ses données, récoltées à l’université, excluent les attardés mentaux. Ceux-ci sont-ils surreprésentés parmi les hommes ? Les données sont insuffisantes pour en être en certain, dit Lynn.
En réalité, la plus grande variabilité phénotypique des hommes, notamment sur le plan intellectuel, fait l’objet d’une littérature non négligeable. (...)"
Pierre de Tiremont (2022)


Traduction de la présentation de l'Éditeur

"Dans Sex Differences in Intelligence, le Dr Richard Lynn réfute la croyance selon laquelle les hommes et les femmes sont aussi intelligents les uns que les autres. Il présente les résultats de ses recherches approfondies qui montrent qu'au contraire, l'intelligence moyenne des jeunes filles est supérieure à celle des jeunes garçons. Ce n'est que chez les élèves d'âge scolaire que les garçons et les filles ont à peu près la même intelligence, tandis que chez les adultes, l'intelligence moyenne des hommes est supérieure de quatre points de QI à celle des femmes. Lynn étaye sa théorie du développement par une analyse de plus d'une centaine d'études menées par lui-même et par un grand nombre d'autres scientifiques réputés.
Le livre examine les raisons de l'intelligence moyenne plus élevée des hommes chez les adultes. L'une d'entre elles est que le cerveau des hommes est en moyenne plus gros que celui des femmes. Il réfute l'affirmation de certaines féministes selon laquelle la taille du cerveau n'a aucun rapport avec l'intelligence. Il affirme que les hommes ont évolué vers une intelligence moyenne plus élevée que celle des femmes parce que cela renforce leur capacité, dans la compétition avec d'autres hommes pour le territoire ou le statut, à obtenir des femmes et donc à transmettre leurs gènes. Une autre explication évolutive de la supériorité du QI des hommes réside dans la sélection sexuelle : les femmes préfèrent normalement accepter comme partenaires des hommes très intelligents, car elles les considèrent comme de meilleurs pourvoyeurs potentiels pour elles-mêmes et pour leurs enfants.
Ce livre révolutionnera la compréhension des différences d'intelligence entre les sexes."9


Références

Lynn, R. (2017). Sex Differences in Intelligence: The Developmental Theory. Mankind Quarterly, 58 (Fall)(1), 9–42.

Lynn, R. (2021). Sex Differences in Intelligence - The Developmental Theory. Arktos, London. ISBN: 978-1-914208-66-9

Nyborg, H. (2017). “Common paradoxes in the study of sex-related differences in intelligence”. Mankind Quarterly 58 (Fall)(1), 76–82. doi:10.46469/mq.2017.58.1.5


Liens


Historique des modifications

Date Historique
9 mars 2024 Ajout doi à Nyborg (2017)
28 Décembre 2023 Ajout Graphiques théoriques des QI à Commentaires
27 Décembre 2023 Ajout Complément avec extrait de la synthèse du livre par Pierre de Tiremont
27 Décembre 2023 1ère Mise en ligne


Notes


  1. Traduction depuis :

    "in infants aged up to 4 years, girls have a higher average intelligence than boys, from the age of 6 to 15 there is little or no sex differences in intelligence, while from the age of 16 males begin to have higher average intelligence than females reaching an advantage of 4 to 5 IQ points in adults aged 21 and older."
    Lynn (2021)

  2. Traduction depuis :

    "It has been shown by Reed & Jensen (1992) that nerve conduction velocity time is associated with intelligence with a correlation of.37.
    This result was confirmed by Reed, Vernon & Johnson (2004), who also reported that males have a significantly 4 percent faster nerve conduction velocity time than females. They suggest that this male advantage is attributable to the greater myelination and axon size of males and the faster increase in white matter in the male brain during adolescence, shown by Giedd, Blumenthal, Jeffries et al. (1999) and confirmed by De Bellis, Keshavan, Beers et al. (2001)."
    Lynn (2021)

  3. NdT : l'indication "d", comme dans "0,356d" indique le "d de Cohen" c'est-à-dire une mesure en Écart-Types (voir : Douance : La Courbe en Cloche : ce qu'il faut savoir). Pour convertir en points de QI standard il suffit de multiplier par 15 (l'Écart-Type du QI standard) : 0,356 x 15 = 5,34 

  4. Traduction depuis :

    The higher average intelligence of males than of females is greater in Europeans than in sub-Saharan Africans. This was shown by Jensen & Johnson (1994) who reported that among 7-year-old whites boys had a 1.1 higher WISC IQ than girls, but among blacks girls had a 0.6 higher IQ than boys. This difference was confirmed by Meisenberg (2009) who reported that among 20- and 21-year-olds the white male advantage was.356d but the black male advantage was only.10d. The difference was further confirmed by Nyborg (2015) who reported a female advantage of.30d on g in black 16–17 year-olds and a male advantage of.24d in whites. The same difference was reported for mathematical problem-solving ability, given as.23d for blacks and.41d for whites in the meta-analysis by Hyde, Fennema & Lamon (1990). Consistent with these results, Rushton (1992) reported that the male-female difference in brain size is greater in whites than in blacks. He reported that for enlisted military personnel the male-female difference in brain size was 204 cc. in whites and 189 cc. in blacks and for officers it was 210 cc. in whites and 197 cc. in blacks.
    Lynn (2021)

  5. Traduction depuis :

    10a. Abstract (non-verbal) Reasoning
    10b. Verbal Reasoning
    10c. Numerical and Mathematical Ability
    10d. Mental Arithmetic
    10e. Written Arithmetic
    10f. Spatial Abilities
    10g. Mechanical Reasoning Ability
    10h. General Knowledge
    10i. Throwing Accuracy
    11a. Verbal Ability

  6. Traduction depuis :

    11b. Verbal Fluency
    11c. Second Language Ability
    11d. Visual Memory and Memory for Object Location
    11e. Spelling Ability
    11f. Perceptual and Processing Speed
    11g. Reading Ability and Comprehension
    11h. Episodic Memory
    11i. Writing Ability
    11j. Fine Motor Skills
    11k. Immediate Memory
    11l. Vocabulary
    11m. Social Cognition and Emotional Intelligence

  7. Traduction depuis :

    "The implications of the conclusion that males begin to have a higher average IQ than that of females at the age of 16 years and this advantage increases to 4 IQ points in adults have been spelled out by Helmuth Nyborg (2017): “It is no longer scientifically acceptable to write in general textbooks and specialized publications that there is a NULL sex difference in general intelligence” and he adds that males have a wider distribution of intelligence than that of females, producing about 20 females and 80 males with IQs of 145 and above. Taken together, he suggests that these two male advantages could explain, at least in part, why “males throughout history have tended to dominate in politics, warfare, chess, musical composition, mathematics, science, business, and other areas requiring intellectual brilliance”."

  8. Calcul sur MS Excel avec la formule LOI.NORMALE.N(valeur;moyenne;Écart-Type;pas de cumul) 

  9. Traduction depuis :

    In Sex Differences in Intelligence, Dr Richard Lynn refutes the belief that males and females are equally smart. He presents the findings of his extensive research showing that, on the contrary, the average intelligence of young girls is higher than that of young boys. It is only in school-age students that boys and girls have approximately the same intelligence, while in adults the average intelligence of men is four IQ points higher than that of women. Lynn supports his Developmental Theory with a review of well over a hundred studies conducted by himself and a host of other reputable scientists.
    The book discusses the reasons for the higher average intelligence of men among adults. One of these is that men have a larger average brain size than women. He refutes the contention of some feminists that brain size has no relation to intelligence. He argues that men have evolved higher average intelligence than that of women because this enhances their ability, in competition with other men for territory or status, to obtain women and thus pass on their genes. Another evolutionary explanation for men having a higher IQ lies in sexual selection such that females normally prefer to accept males with high intelligence as mates because they view them as potentially better providers for themselves and their children.
    This path-breaking book will revolutionise the understanding of sex differences in intelligence.