L'intelligence, c'est le seul outil qui permette à l'homme de mesurer l'étendue de son malheur
Pierre DESPROGES
Qu'est-ce que l'automutilation intellectuelle ?
Fait pour un enfant surdoué non reconnu de se limiter intellectuellement pour essayer de ressembler aux autres. JC TERRASSIER parle d'Effet Pygmalion négatif, c'est-à-dire de pression à la conformité.
L'automutilation intellectuelle est plus grave que le simple jeu de rôle : l'enfant lui-même se croit souvent idiot, ce qui ne serait pas le cas s'il jouait un rôle consciemment. Elle peut aller jusqu'à provoquer une chute du QI, ce qui peut en rendre le diagnostic direct (avant psychothérapie) impossible.
Il s'agit donc d'un des grands risques qui menacent l'enfant surdoué non reconnu.
Qu'est-ce que n'est pas l'automutilation intellectuelle?
L'automutilation intellectuelle n'est en aucun cas une maladie psychiatrique, et ne doit pas être confondue avec l'une d'entre elles. Elle n'est pas non plus la séquelle d'un accident cérébral biochimique.
Quels en sont les degrés ?
Le degré le plus léger est évidemment le simple manque de confiance en soi. On ne peut pas véritablement parler d'automutilation intellectuelle à ce niveau : il faut se rappeler à ce sujet que, contrairement à ce qu'on lit dans les magazines féminins ou de "psychologie" grand public, quasiment personne n'a véritablement confiance en soi (heureusement, la vie en société serait probablement invivable avec de tels phénomènes !).
Au niveau au dessus, on trouve la personne qui s'est construite (ou se construit) sur une image fausse d'elle même, et trainera toute sa vie un certain nombres de blocages, de peurs, de troubles psychologiques, toute sa toute petite vie.
Au niveau le plus tragique, c'est la personne classée débile mentale, et enfermée dans ce rôle, qui peut développer des pathologies psychiatriques graves.
A quel âge peut-elle apparaître ?
D'après les témoignages reçus, l'automutilation intellectuelle peut apparaître très jeune, à tel point qu'il devient inutile de s'occuper d'un âge plancher.
Comment la diagnostiquer ?
C'est là le plus difficile : il est parfois impossible de la diagnostiquer directement.
Comme pour tout ce qui concerne la précocité, le seul test valide est le QI : ni les avis des Enseignants, ni ceux de l'entourage ou des parents ne peuvent être pris en compte. Dans les cas les plus graves l'enfant automutilé pourra être classé "débile mental".
Les tests peuvent ne pas être corrects avant une psychothérapie si l'enfant a vécu une chute de QI.
Quels en sont les signes extérieurs
Même si les tests de QI ne sont pas concluants, des symptômes peuvent inviter à s'en préoccuper. Ces signes extérieurs ne sont donc pas des éléments de diagnostic, on ne peut en déduire l'automutilation intellectuelle, mais ils doivent faire réagir l'entourage, et l'inviter à aller plus avant dans cette hypothèse.
Le signe le plus net de l'enfant automutilé est le changement d'attitude entre avant, et maintenant.
Ce peut être qu'avant l'enfant était enjoué, aimait apprendre, semblait vif et éveillé ; alors que maintenant on se demande ce qu'on pourra en faire, ce qu'il sera capable de faire, et ne montre plus la moindre étincelle qui le ferait briller.
Ce peut être aussi des signes plus généraux, ceux où l'enfant montre qu'il lui manque quelque chose, sans que l'on puisse savoir quoi. Dès qu'un enfant exprime une frustration, il faut se demander si celle-ci n'est pas au niveau de sa reconnaissance intellectuelle : ce sera peut-être un manque de calin, un manque de petit frère ou petite soeur, ses parents désunis ou plein d'autres explications, mais ce peut être aussi un signe avant-coureur d'automutilation intellectuelle.
Comment peut-on l'expliquer ?
On peut considérer que l'automutilation intellectuelle est la meilleure solution qu'ait trouvé le cerveau par rapport aux problèmes qui se posent à lui. En s'automutilant, l'enfant réduit ses souffrances, paraît mieux accepté par son entourage, par le corps enseignant, et surtout se trouve des modèles autour de lui qu'il peut imiter (besoin de miroir). En d'autres termes, l'automutilation intellectuelle est la meilleure possibilté offerte à l'enfant en fonction de ce qu'il est, et de son entourage.
Cela signifie que l'entourage a un impact déterminant sur cette automutilation intellectuelle : cela n'implique pas qu'il doive en culpabiliser si cela arrive, mais qu'une modification de son attitude peut suffire à améliorer l'état de l'enfant.
Comment s'en sortir ?
Ce paragraphe découle directement de celui juste au dessus.
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