La situation aux USA

Philippe Gouillou -https://douance.org/education/usa.html
Courte présentation de la situation aux USA dans les années 1990s

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Source

Rapport de l'US Department of Education : "National Excellence : a case for developing America's talent" Pat O'Connell Ross (October 1993)

Disponible à : http://ericec.org*

La situation

Les actions Américaines en faveur des enfants surdoués se basent le plus souvent (cela dépend des Etats) sur le rapport Fédéral Marland de 1972. Celui-ci a pour caractéristique essentielle de regrouper les "Gifted" et les "Talented", c'est-à-dire, en plus de la définition que nous avons donné (QI), tous ceux qui ont un don dans un domaine quelconque.
Cela implique que le nombre d'enfants concernés est important : au minimum de 3 à 5% selon le Rapport Marland, et jusqu'à 10% dans certains Etats (voir ci-dessous).

  • De 1972 à 1981, l'Etat Fédéral a soutenu financièrement (pas trop d'après le rapport) les Etats qui mettaient en place un programme spécifique d'aide aux surdoués et aux "talentueux".

  • De 1981 à 1988, toute l'aide Fédérale a été supprimée.

  • L'aide a repris depuis 1988 (au moins jusqu'en 1993 : date de ma source) faiblement : un peu moins de $10 Millions en 1992, mais est orientée vers les surdoués et talentueux qui sont "désavantagés économiquement, parlent un Anglais limité, ou ont des handicaps".

  • En 1990 : sur 38 Etats il y avait plus de 2 millions de surdoués et talentueux (pas de statistique pour les autres Etats qui ont pourtant des programmes spécifiques). Sur les 38 Etats, 4 identifiaient plus de 10% de leurs élèves comme surdoués ou talentueux.

Résultats d'études :

  • Les Américains surdoués face aux autres surdoués : Beaucoup de pages sont consacrées au fait que les surdoués Américains se retrouvent quasiment toujours en bas de tableau dans tous les concours (scolaires) internationaux.

  • Forme d'éducation :
    La plupart des surdoués connaissent par eux-même jusqu'à la moitié d'un programme scolaire (niveau élémentaire) avant le premier cours.
    Les études ont prouvé que le fait de réduire le temps consacré au cursus normal et de développer pendant le temps libéré des activités hors cursus standard est positif : la comparaison avec un groupe témoin de surdoués ayant suivi le cursus scolaire normal montre que les premiers ont des meilleurs résultats en Science et en Concepts Mathématiques, et ont des résultats équivallents sur tous les autres sujets.

  • Sondage :
    84% des personnes intérogées soutiendraient que l'on finance une éducation spécifique pour les plus doués, à la condition que cela ne change rien au financement des écoles normales.

Commentaires personnels

Ce document est complet, et offre l'avantage d'apporter beaucoup de chiffres. Il présente cependant les limites suivantes :

  • Son objectif :
    L'unique objectif de l'auteur est d'augmenter le niveau scolaire des enfants : il ne s'occupe absolument pas des problèmes psychologiques induits. A vrai dire, en le lisant, on a l'impression qu'il est obsédé par les mauvais résultats des Américains quand ils sont comparés aux autres.

  • Son regroupement des surdoués et des talentueux :
    S'il est évident que les enfants disposant d'un don particulièrement développé dans un domaine peuvent nécessiter une éducation spécifique, il ne me semble pas qu'ils forment un groupe cohérent avec les surdoués tels que nous les avons définis. Dès lors, il devient impossible de mettre en place une politique adaptée.
    Cette confusion est d'ailleurs liée à la méthodologie employée : Les Américains définissent les personnes en fonction de leur définition de l'intelligence ; or ils considèrent de plus en plus celle-ci comme multiformes ; en conséquence ils ne peuvent créer de groupe cohérent.

  • La culture Américaine et l'éducation :
    L'éducation aux USA ne correspond pas du tout à celle que nous connaissons en France.
    En caricaturant on pourrait dire que les Américains n'apprennent pas à penser par eux-mêmes avant leurs études de Doctorat (PhD) : la différence de niveau est très nette comparativement à des étudiants Européens. Les conséquences sont :

    • Le cursus universitaire n'est pas un carcan : chacun peut changer de branche professionnelle ;

    • Les Américains sont beaucoup plus organisés que les Européens (c'en est parfois incroyable !) ;

    Pour vous convaincre de ce fait, comparez juste un livre d'origine Américaine et un d'origine française (pas un roman, ni une thèse !) : le livre Américain énumère un certain nombre d'exemples, puis donne la théorie qui va relier et expliquer ces exemples ; le livre français va démontrer la théorie, puis l'illustrer par un exemple.
    Cette différence culturelle me paraît suffisamment importante pour qu'on ne puisse pas transposer les résultats Américains aux Français.

Il offre cependant l'avantage d'insister sur le fait que la notion d'échec scolaire chez les surdoués s'étend à tous ceux qui n'ont fait que des études moyennes, et n'ont pas pu utiliser leurs capacités.